“Nous voulons permettre aux personnes handicapés d’être plus autonome”, 🇹🇳 Khadija Jallouli de Hawkar

Growhome
5 min readSep 10, 2021
Khadija Jallouli et son co-fondateur, Seiffedine Aissa

Cette interview est présenté par GrowHome, une plateforme qui connecte les diasporas aux start-ups dans leurs pays d’origine. Si vous êtes une diaspora ou une start-up basée dans la région MENA, rejoignez nos “early adopters” sur www.growhome.app

Cet interview est disponible en format podcast içi.

Quand et pourquoi avez-vous crée HawKar?

J’ai crée HawKar il y a à peu près 5 ans avec mon co-fondateur et CTO Seiffedine Aissa. Notre but est de créer des véhicules adaptés pour personnes handicapés.

Avez-vous de l’expérience dans ce domaine?

Pas du tout; j’ai fait des études en industrie alimentaire donc rien à voir avec l’automobile. Ce qui m’a réellement amener à faire ce projet c’est un besoin personnel. Je suis moi-même en fauteuil roulant et je doit me déplacer tout les jours. Les transports en communs ne sont pas du tout adaptés pour les personnes en situation de handicap, et j’ai donc décidé de trouver une solution à ce problème qui m’affecte personnellement. Mon co-fondateur par contre avait déjà de l’expérience dans l’industrie automobile quand on a commencé.

Comment avez-vous développe votre premier prototype?

Comme je l’ai indiqué, mon co-fondateur a de l’expérience dans l’industrie automobile. Il construit et fabrique des véhicules électrique depuis l’université, soit pour des compétitions ou simplement par plaisir. Pour la conception du véhicule, on a vraiment tout construit ‘from scratch’, l’idée étant vraiment de fabriquer un véhicule sur mesure pour les personnes en fauteuil roulant.

Quels sont les trois élément essentiels pour construire une voiture pour personne handicapées?

Premièrement, la voiture doit être accessible depuis un fauteuil roulant. L’idée c’est de permettre à la personne de directement passer du fauteuil au siège conducteur. La deuxième chose, c’est le fait que la voiture est électrique. C’est non seulement dans la mouvance du moment, mais ça requiert aussi beaucoup moins d’entretien. Dernièrement, on a décidé de créer des véhicules avec un seuil de vitesse (45km). Cela permet au conducteur de pouvoir la conduire sans permis de conduire. Obtenir un permis de conduire en tant que personne handicapée s’apparente vraiment a la croix et la bannière, et en créant des voiturettes utilisables pour les petits trajets du quotidien, on réussit a contourner cette règle, d’une certain manière.

On est êtes vous en terme de développement?

On ne vends pas encore de voiture, mais on travaille déjà sur notre deuxième prototype, qu’on améliore quotidiennement. On a la chance d’être soutenu par des organisations qui nous apporte l’aide financière dont on a besoin pour vraiment créer un produit utile aux personnes qu’on essaye d’aider.

Quels sont vos compétiteurs et quel est votre marche?

On a certains compétiteurs qui sont présent en Europe et aux USA. Il y aussi des compétiteurs qui ont disparu a cause de nouvelles réglementations passées par l’UE en 2014. Nous, on se différencie en faisant en sorte que notre voiture s’adapte a différent types de handicaps physique. L’autre élément clé qui nous différencie c’est le fait qu’on essaye de developer une voiture a travers laquelle les personnes handicapées peuvent être réellement autonome.

En terme de marché, on a commencé par penser a la région MENA/Afrique, mais on a vite eu des demandes d’autres marchés en Europe, aux USA et même en Arabie Saoudite. Notre stratégie de lancement est de nous lancer en Tunisie, au Maroc et en France, et de voir vers où la demande nous mène.

Pourquoi les grands constructeurs automobiles n’ont-ils pas développé une solution pour personnes handicapées?

C’est mon avis, mais je pense que le marché est trop petit pour les grands constructeurs. Ils ne voient surement pas l’intérêt de réduire leurs chiffres d’affaires pour servir un petit marché comme le notre.

Une fois que la voiture est prête, où est ce que les gens pourront en acheter?

Nos grands axes de distribution seront la vente en ligne ainsi que les contrats avec les concessionnaires automobile, qui joueront le rôle de revendeur. On a aussi l’opportunité d’atteindre un marche assez conséquent dû au fait que nos voitures sont modulables et peuvent être assemblées en une heure, ce qui rends le transport à l’international beaucoup plus simple.

L’écosystème start-up Tunisien est vite devenu une référence en la matière avec le passage du fameux “Start-Up Act” en 2018. Comment l’écosystème tunisien s’est-il développé depuis la création de HawKar?

Il faut savoir qu’au moment où HawKar est crée, le Start-Up Act n’existait pas. Par contre, depuis son passage en 2018, on a assisté a une vraie métamorphose de l’écosystème tunisien. On a maintenant énormément d’opportunité de financement et d’accompagnement en tant qu’entrepreneur, mais l’écosystème s’est aussi “consolidé” d’une certaine manière, en encourageant la coopération entre tous les acteurs de l’écosystème. Un autre grand changement à noter c’est la facilitation du processus de création d’une start-up, qui permet un meilleur dynamisme au niveau national. Il reste quand même beaucoup à faire, mais je pense que les changement viendront avec le temps et l’expérience.

Comment levez-vous des fonds avec une start-up aussi “time et capital intensive?”

C’est vrai que c’est dur, surtout que les investisseurs doivent être prêt a investir dans un vrai effort de R&D. Il y a aussi toute une partie régulation qui nécessite beaucoup de temps et d’argent, une contrainte qui est moins présente dans le domaine du software par exemple.

Aujourd’hui, HawKar est soutenu financièrement par Actia, une multi-nationale française. On a pas encore d’investisseur car les investisseurs en Tunisie nous voie encore en stade prototype. C’est donc très dur de les convaincre d’investir dans un projet qui verra le jours dans quelques années. Pour l’instant, on s’appuie surtout sur des subventions et des “grants”, au moins jusqu’au moment ou on aura validé l’homologation du véhicule.

Combien êtes vous dans l’équipe HawKar?

Il y a moi, le CEO, mon CTO, deux ingénieurs mécaniques, un ingénieur électrique et un product designer. On a aussi des stagiaires qui travaille à base intermittente. On fait tourner une petite équipe mais on fait du bon travail. Aujourd’hui plus de 60% du véhicule est fabriqué en Tunisie, par pragmatisme, c’est près et c’est moins cher, mais aussi par patriotisme :)

Il faut aussi savoir que beaucoup de grands constructeurs automobiles sous-traitent leurs R&D en Tunisie, en employant des ingénieurs tunisiens, ce qui nous donne l’opportunité de trouver du talent local.

Ou voyez-vous HawKar dans un ans?

Tu sais mieux que moi qu’il n’y a rien de plus flou que le futur d’une start-up! Plus sérieusement, notre objectif dans un ans serait d’avoir terminé notre deuxième prototype, ce qui nous permettra par la suite de commencer à encaisser des pré-commandes. Tout ça nous permettra aussi d’obtenir l’homologation, qui reste un point extrêmement clé.

Visitez le site d’HawKar: http://hawkar.tn/

Suivez HawKar sur LinkedIn: https://www.linkedin.com/company/hawkar-tn/

Contactez Khadija: khadija.jallouli@hawkar.tn

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